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Text: Christian Borel. Other. Le Train Fatal.


Dans la campagne verdoyante
Le train longeant sa voie de fer
Emporte une foule bruyante
Tout la-bas, vers la grande mer
Le mecanicien Jean, sur sa locomotive
Regarde l'air mauvais Blaise, le beau chauffeur
La colere dans ses yeux luit d'une flamme vive
De sa femme cherie, Blaise a vole le coeur !!

Roule, roule, train du plaisir
Dans la plaine jolie
Vers ton bel avenir
D'amour et de folie
L'homme rude et noir qui conduit
Cette joyeuse foule
Sent de ses yeux rougis
Une larme qui coule
Des heureux voyageurs, on entend les refrains
Suivant les rails et son destin
C'est le train du plaisir qui roule

Le pauvre Jean, perdant la tete,
Rendu fou par la trahison,
Sur son rival soudain se jette
Criant :"Bandit, rends-moi Lison !"
Le chauffeur eperdu fait tournoyer sa pelle
Jean lui sautant au cou, l'etrangle comme un chien
Et tous les deux rives par l'etreinte mortelle
Tombent de la machine, abandonnant leur train !

Roule, roule, train du malheur
Dans la plaine assombrie
Roule a toute vapeur
D'un elan de folie
Les paysans, saisis, te voyant
Tout seul fendant l'espace
Se signent en priant
Et la terreur les glace !
Des heureux voyageurs on entend les refrains
Suivant son terrible destin
C'est le train du malheur qui passe .

Tiens, la chose est vraiment bizarre
On devait s'arreter ici !
Le train brule encore une gare
Ah, ca, que veut dire ceci ?
Alors du train maudit, une clameur s'eleve
On entend des sanglots et des cris de dements
Chacun revoit sa vie dans un rapide reve
Puis c'est le choc, le feu, les appels dechirants

Flambe, flambe, train de la mort
Dans la plaine rougie
Tout se brise et se tord
Sous un vent de folie
Les petits enfants, leurs mamans
S'appellent dans les flammes
Les amoureux ralant
Reunissent leurs ames
Pourquoi ces pleurs, ces cris, pourquoi ces orphelins
Pour un simple, un tout petit rien :
L'infidelite d'une femme !!!!
Christian Borel