Text: Dany Brillant. Havana. Ronsard 96.
Quand tu t'en vas, que tu me laisses
Pour aller vers d'autres amants,
Que tu ne tiens plus tes promesses
Et joue avec mes sentiments,
Alors en moi, je deviens bete
Et j'ai de mauvaises pensees.
Je songe au temps de ta defaite,
Lorsque le temps t'aura videe.
Quand t'auras perdu ta jeunesse,
Tu ne seras qu'une fleur fanee.
Je veux que tes amants te laissent
Et que tu te mettes a douter.
Je veux qu'un jour tu connaisses
La peur de ne plus etre aimee,
Qu'un jour, ta beaute disparaisse,
S'essouflant avec les annees.
Quand tu n'auras plus cette grace
Qu'ont les jeunes filles de quinze ans,
Ce jour-la, tu perdras la face
A la face de tes soupirants.
Tu auras beau faire des manieres
Mais tout ca ne changera rien.
Celle qui vit sur sa chair
Ne peut faire un tres long chemin.
Quand t'auras perdu ta jeunesse,
Tu te leveras tot le matin
Pour dissimuler les faiblesses
De ce visage que tu peins.
Alors moi, j'aurai un sourire
Et je me souviendrai du temps
Ou tu avais un avenir
Dans la splendeur de tes vingt ans.
Mais je m'egare et je delire
Car tu es si belle a present.
J'aurai moi aussi a souffrir
De ce temps voleur de printemps,
Mais, que veux-tu, c'est ma vengeance
De penser que ce jour viendra
Ou tu connaitras la souffrance
Que je connais a cause de toi.